Le suicide cellulaire ou la mort créatrice
Jean-Claude Ameisen
Edition du Seuil, Points, sciences, 1999, 2003
L’opposition entre la vie et la mort est pour nous si « naturelle », et pour les biologistes si évidente, qu’il aura fallu des siècles pour la remettre en question. L’idée que la mort de nos cellules puisse être progammée par l’organisme lui-même, et non résulter d’agressions externes, ne s’est imposée que très récemment, mais elle a tout changé dans nos conceptions de l’apparition de la vie, du développement, des maladies et du vieillissement. Comprendre qu’un embryon est autant dû à une prolifération qu’à une destruction massive de cellules, ou qu’un cancer puisse être causé par l’arrêt des processus de suicide cellulaire, c’est voir le vivant sous un jour nouveau. Tel est le but de ce livre rare où le biologiste et l’écrivain ouvrent à la réflexion philosophique des espaces insoupçonnés.
Commentaire :
Livre passionnant qui nous entraîne comme un roman dans la biologie contemporaine mais aussi dans dans l’histoire de la pensée scientifique. A lire pour ne plus jamais parler de façon simpliste de clone, jumeau, apoptose, épigénétique…une belle application de pulsion épistémophilique.